Transposez votre émotion à travers un mouvement créatif avec l’artiste amiénoise Patricia Blondel. En couleurs ou en noir et blanc, ses toiles et ses dessins sont des moments suspendus où eau et espace se confondent. Si le thème aquatique est récurrent, ses figures, objets, étoffes parfois, sont empreints de lumière, de rondeur, de féminité. Tantôt plein de délicatesse et tantôt plein de forces vives. Des perles d’eau transcendées par le mouvement qui est en fait le véritable sujet de Patricia Blondel.
En partenariat ART MAG, le magazine de l’art Amiénois
Temps de lecture : 3 ′ 48 ″
Dans un style intimement lié aux deux influences de prédilection de l’artiste amiénoise, l’eau, partout présente dans ses glacis et ses encres de Chine, les rend vivantes, mouvantes. Ses petites bulles d’eau sont un alphabet qui raconte l’histoire d’un mouvement. Généreuse, l’artiste partage son art et initie des amateurs à sa pratique lors de cours particuliers au sein de son atelier. Avant de commencer, l’artiste emmène en voyage mental son élève. « Je pratique la ″méditation vipassana″. Cela consiste à chasser ses préoccupations et tracas de la vie quotidienne et à convoquer des images positives qui vont apaiser l’esprit. Ensuite, j’invite le participant à créer un mouvement sur le papier à l’aide d’un petit pinceau souple. En silence. » Car le silence est important afin de laisser opérer le charme de l’émotion provoquée par le voyage imaginaire.
Précurseure d’un nouveau courant ?
Questionnée sur sa méthode de travail, Patricia détaille avec délicatesse : « Avant de me lancer dans une œuvre, je me remémore un son particulier. Ce peut être le pépiement d’un oiseau que j’ai entendu le matin, des cloches tibétaines sur un CD, le tintement d’un ustensile sur un bol zen. En fait, c’est ce que je ressens qui me donne l’envie ou l’idée de créer. »
C’est le début de l’histoire. Entrant dans sa danse créatrice, elle se laisse alors guider par l’émotion. Ses œuvres, presque monochromes au premier regard, placent en leur centre un sujet autour duquel des teintes choisies avec attention en font l’écrin unique. Ce qui signe le style de Patricia Blondel est l’osmose entre le sujet et la toile, une ambiance particulière à chacune qu’elle nomme le « style aquatique ».
Exposée et reconnue à l’étranger
Patricia Blondel expose régulièrement à l’étranger et en France : Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Espagne, Corée du Sud, Chine, Suisse, Italie, Portugal, Japon. Selon la critique d’art Caroline Canault, Patricia Blondel « puise son inspiration dans l’univers des mythes et des légendes. Ondines, naïades, nymphes d’eaux douces, déesses du Zodiaque… ».
Patricia Blondel marie le surréalisme de Dali et l’impressionnisme de Monet dont les imaginaires et les couleurs dansantes ont marqué son adolescence. Ainsi, Vague bleue, 31, Vie et lumière, Lady… ont en commun de créer un univers d’eau, de perles, de gouttes rondes et transparentes, comme autant de petites notes qui tintinnabulent, donnant ainsi de la résonance à l’espace environnant le sujet et qui semble lui aussi suspendu. « Cet espace n’est pas vide, au contraire, mes tableaux sont vivants grâce au mouvement de l’eau, explique l’artiste, et c’est précisément ce mouvement que je cherche quand je peins ou dessine. »
Paris-Amiens en passant par Jussieu
Influencée par son frère aîné, le dessin et la peinture occupent une place prépondérante dans son enfance : « J’ai commencé à peindre à l’âge de 7 ans, se souvient l’artiste au milieu de ses glacis. J’habitais à la campagne quand j’étais petite, nous avions peu d’accès aux musées et je n’avais pas d’ouvrages sous la main qui auraient pu me guider pour me former a minima. » Pourtant, au collège, son professeur d’art plastique l’incite à développer ses talents. À cette époque, elle n’imagine pas pouvoir en faire un métier et ce sont ses autres passions, la nature et la science, qui la poussent vers la faculté des sciences Jussieu à Paris. Malheureusement, une allergie au souffre l’oblige à changer de voie et Patricia travaillera dans une banque pendant vingt ans.Philosophe, elle souligne avec humour : « Tout est utile dans la vie ! La science m’a appris à ne pas mélanger les polymères et la banque gérer mes biens et mes fonds ! »
Patricia quitte Paris et s’installe à Amiens l’année de ses 40 ans. Et c’est à l’occasion de cette nouvelle vie que l’artiste reprend ses activités artistiques. Elle dessine et peint avec des pastels secs mais renoncer – comme à Jussieu vingt ans plus tôt – son allergie la contraint à abandonner les poudres au profit de l’acrylique et de l’encre de chine qu’elle utilise depuis dans ses œuvres au style aquatique.Sublimes abysses, énergies zen, émotions positives, mouvements imperceptiblement visibles, l’eau se fait poétique dans le geste de Patricia Blondel.
Pour aller plus loin
Retrouvez les œuvres de l’artiste sur singulart.com